jeudi 4 août 2016

Sur le Fleuve Saint-Laurent

Mon dernier billet date de deux ou trois ans. Je me suis rendu compte que le blogue me demandait beaucoup, et que je m'en suis mis beaucoup sur les épaules, mais je reconnais que mes premières pages ont beaucoup de succès, j'ai donc décidé de continuer, je suis toujours là et prête à terminer ce projet.

Après avoir fait une si belle publicité "gratuite" au Vacancier, je voudrais vous faire connaître mon beau fleuve, le Saint-Laurent.

En fait, le fleuve prend naissance à l’embouchure du lac Ontario à Kingston, à Cornwall, toujours en Ontario, son débit est de 7 543 m3/s, et alors que plusieurs affluents l'alimentent tout au long de son parcours vers l'est, il atteint un débit de 12 309 m3/s à la hauteur de Québec. 

Sur notre parcours, de Montréal à Québec, nous rencontrons la ville de Sorel/Tracy, sur la rive sud du fleuve, elle est à environ une heure de route à l'est de la métropole. Sorel/Tracy est la capitale économique, industrielle et culturelle de sa région. Ensuite, nous croisons la ville de Trois-Rivières, sur la rive nord du lac Saint-Pierre mais nous ne la voyons pas très bien du bateau qui doit suivre le chenal de navigation. 

Ce chenal, de Pointe aux Pères à Montréal était devenu nécessaire pour permettre aux gros navires de se rendre à la métropole, en toutes saisons, même lorsque le fleuve est gelé, ou en période de grande sécheresse. C'est en 1844 que les premiers travaux de dragage furent entrepris. Le chenal a une longueur totale d’environ 340 milles [548 kilomètres] et il a été approfondi et élargi plusieurs fois depuis.
"Le fleuve Saint-Laurent demeure une des voies navigables les plus dangereuses au monde. Les marées peuvent y dépasser six mètres, les courants sont forts et multidirectionnels, les hauts-fonds sont nombreux et la visibilité est souvent fort limitée, surtout en hiver, alors que la glace accroît encore davantage les dangers. C’est pourquoi, entre Les Escoumins et Montréal, les navires commerciaux de plus de 100 pieds de long qui circulent sur le fleuve Saint-Laurent doivent obligatoirement être guidés par des pilotes brevetés, pour assurer leur sécurité et protéger les écosystèmes fluviaux et maritimes. Chaque pilote du Saint-Laurent est formé pour naviguer sur seulement une des trois sections de pilotage du fleuve : Les Escoumins-Québec, Québec-Trois-Rivières et entre Trois-Rivières et Montréal." Wikipedia

Du bateau, nous pouvons voir surtout la côte sud du fleuve
et nous pouvons reconnaître les villages au clochers de leur églises.



C'est assez impressionnant de passer devant la ville de Québec, le soir, la ville est illuminée de toutes ses couleurs, on peut facilement reconnaître le Château Frontenac, la Terrasse Dufferin et les quais.

http://www.trekearth.com/gallery/North_America/Canada/Central/Quebec/photo45311.htm
Photo de trekearth.com

Et tout est devenu noir sur le fleuve, quelques petites lumières, sur la côte pour nous laisser deviner un petit village, un bâtiment de ferme. Est-ce l'Ile d'Orléans ou nous l'avons déjà dépassé? Il y avait bien un spectacle pour les croisiéristes, mais j'ai préféré aller me coucher et me laisser bercer par le son des machines. Après quelques heures de sommeil, j'ai été réveillée par le bruit de la corne de brume. Je regarde par mon hublot et je vois blanc. C'est assez inquiétant quand on ne voit pas plus loin que son nez. Je suis sortie sur le pont et tout était trempé, et cette corne de brume qui cri sans cesse! Complètement réveillée et incapable de me recoucher, je suis allée au salon et j'ai fait un brin de jasette avec d'autres, qui comme moi, ne pouvait pas dormir.  Le personnel nous a servi des boissons chaudes et des biscuits. 

Tableau montrant les activités du matin (Coin de Tadoussac)
Aux petites heures du matin, nous étions dans la région de Tadoussac, reconnu pour ses baleines, et la conférencière est venue nous rejoindre toute excitée.  Elle avait vu des baleines et scrutait les eaux pour en voir à nouveau.  Mais ça prend un œil habitué pour les voir dans toute cette brume et je me suis lassée assez vite,  j'avais surtout hâte d'aller déjeuner.  Mais je ne me suis pas ennuyée pour autant, j'ai passé plusieurs heures sur le pont à regarder travailler les marins et durant la journée, nous avons pu assister à plusieurs conférences, spectacles, j'ai eu droit à un cours de danse mais je n'ai pas beaucoup de mémoire des figures et j'ai tout oublié.  Sur la vidéo suivante, vous verrez un travail d'épissure sur un gros câble.  J'ai travaillé chez un fabriquant de lignes de vie pour l'industrie de l'échafaudage.  C'est pratiquement la même chose, mais le câble est beaucoup plus gros. 


Brume et fabrication d'un œil au bout d'un câble.  

Nous pouvions suivre la route du bateau sur une grande carte devant la réception, et un pion indiquait exactement où nous étions, mais à cause de la brume, nous ne voyons pas les côtes. Elle commença à se disperser alors que nous étions rendus en Gaspésie.

On est pratiquement arrivé dans le Golfe Saint-Laurent, bientôt on ne verra plus les côtes.
Plusieurs fois durant la journée, je restais appuyée au bastingage, à regarder les bouillons et écumes dans le sillage du bateau. On aurait dit un jade liquide. Je ne me lassais pas de regarder cette couleur mouvante et fascinante des bouillons, une couleur vivante laissant deviner toute la richesse de ses eaux.    




Et le soir venu, nous avons eu un excellent repas, fort arrosé,
que j'ai partagée avec mes nouvelles connaissances.


Au début de la nuit, nous nous sommes arrêtés à Chandler, en Gaspésie pour prendre quelques passagers.  J'étais dans ma cabine lorsque nous avons accosté et j'étais du bon coté pour surveiller les manœuvres de mon hublot.  Demain matin,  nous accosterons à Cap aux Meules. Cette nuit là, je l'ai bien dormi.

LE FLEUVE

Ça passe comme un rêve entre nos rives grises
Ça charrie comme un goût d'aller chercher plus loin
C'est comme un peu du large écarté dans nos rues
Du large qu'on appelle et qu'on ne prend jamais

LE FLEUVE LE FLEUVE

Des fois quand j'ai le cœur écœuré d'être en ville
Je viens le voir passer les pieds vissés à terre
Mais les yeux envolés vers l'est plus loin que l'île
Où l'horizon bascule et les rives se perdent

LE FLEUVE LE FLEUVE

Avec le vent qu'il fait décoiffant les fumées
J'invente les tempêtes et les coups qu'il me manque
Comme avec ses cargos qui sont tous étrangers
Je refais des bateaux qui nous appartiendraient

LE FLEUVE LE FLEUVE

Et c'est un peu de moi mais c'est beaucoup de nous
Qu'il emporte avec lui vers des marées d'ailleurs
Tandis que les oiseaux s'attardent sur les quais
Je rentre une autre fois sans l'avoir vraiment vu
 
LE FLEUVE LE FLEUVE

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